L’essor de l’électromobilité face à ses enjeux
Une initiative présidentielle pour l’électromobilité abordable
En septembre dernier, Emmanuel Macron exprimait son attachement personnel à l’automobile, ce qui a probablement motivé son annonce du 14 décembre concernant un programme visant à rendre les voitures électriques accessibles aux catégories les plus modestes, tenant parole de ses engagements électoraux de 2022.
Un défi complexe à relever
Cette mesure reflète la difficulté de l’équation que le gouvernement doit résoudre pour faciliter l’adoption des voitures électriques tout en préservant les intérêts industriels français et en maintenant le déficit public sous contrôle.
À compter du 1er janvier 2024, il sera envisageable, suivant le revenu de l’individu et l’usage qu’il a de son véhicule, de bénéficier d’une location longue durée inférieure à 100 euros par mois avec l’aide de l’État sur le premier versement au concessionnaire. En parallèle, une prime de 5 000 euros est prévue pour l’achat d’un véhicule électrique ne dépassant pas les 47 000 euros. Ces deux mécanismes seront dédiés aux véhicules les plus respectueux de l’environnement afin de privilégier les productions moins polluantes.
Des obstacles liés à la réalité du marché
Cependant, cet élan en faveur des véhicules électriques se heurte aux réalités du marché actuel. Les prix des véhicules neufs s’envolent, et la transition vers les moteurs électriques, plus coûteux à produire, aggrave cette tendance. L’offre actuelle des constructeurs européens, avec un coût moyen établi à 65 000 euros, semble décorrélée des besoins d’une démocratisation de l’électrique, et cela même en considérant les aides gouvernementales.
L’électromobilité face aux ambitions chinoises
La Chine, quant à elle, a misé sur une stratégie audacieuse en soutenant fortement les véhicules électriques d’entrée de gamme, ce qui leur permet de proposer des modèles bien plus économiques et attractifs.
- Offre chinoise attractive : Plus d’un tiers des ventes en Chine concerne déjà ce segment.
- Prix compétitifs : Des modèles proposés à des tarifs bien inférieurs à ceux pratiqués en Europe.
- Expansion prévue : Avec un marché intérieur saturé, les constructeurs chinois se tournent vers l’Europe où ils prévoient de s’implanter.
La souveraineté industrielle française en question
Face à la stratégie chinoise, le défi est de soutenir la fabrication nationale sans pour autant négliger le besoin de rendre la voiture électrique financièrement accessible aux Français. Toutefois, malgré les dispositifs gouvernementaux en apparence protecteurs, l’obstacle de la concurrence étrangère, notamment chinoise, reste prégnant, d’autant que les firmes de ce pays envisagent d’établir des bases de production sur le territoire européen, ce qui les rendrait éligibles aux aides locales.
En conclusion, l’initiative française pour démocratiser l’automobile électrique n’est que les prémices d’une série de défis qui interroge sur l’avenir de la souveraineté industrielle et de l’écologie dans un marché européen pas totalement prêt à cette révolution.