La valorisation fluctuante des automobiles d’époque : un panorama pour l’investisseur
Date de publication originale : 6 décembre 2023
Dernière actualisation : 13 décembre 2023
Acquérir une automobile de collection transcende la simple transaction pour embrasser une dimension affective et passionnelle. Pierre Novikoff, expert automobilier, souligne que bien souvent, l’attractivité d’un modèle particulier trouve son origine dans une nostalgie personnelle. Gautier Rossignol, spécialiste des véhicules de légende, note que si le secteur a subi un ralentissement entre 2016 et 2020, la période post-crise sanitaire a vu une recrudescence des intérêts.
Il est essentiel de comprendre que le marché des voitures de collection est diversement apprécié. Les amateurs y sont principalement masculins, principalement âgés de 45 à 65 ans. L’engouement pour les modèles antérieurs à la Deuxième Guerre mondiale s’essouffle au profit de véhicules plus contemporains. Selon Michel Floirat, conseiller chez Ivoire Troyes, l’offre surabondante et le désintérêt progressif des nouvelles générations pour les modèles plus anciens contribue à cette tendance.
Il apparaît qu’un véhicule ancien maintient sa valeur ou voit celle-ci s’optimiser en fonction de critères tels que la préservation de son état original, la possession de son jeu de clé d’origine, et surtout, un dossier complet retraçant toutes ses interventions techniques. Les voitures ayant dormi à l’abri des regards dans des granges, conservées durant de longues années, sont souvent considérées comme de véritables trésors par les collectionneurs.
Des classiques indémodables
Des voitures emblématiques comme les premières Porsche 911 ou les Jaguar Type E restent des valeurs sûres du marché. Leur côté illustre et leur rareté les rendent particulièrement attrayantes pour les investisseurs, même si leur cotation peut fluctuer en fonction de l’économie et des tendances. Par exemple, selon Nicolas Philippe de Carsup, une 911 S 2,4 litres est passée de 60 000 € en 2014 à 180 000 € aujourd’hui. Ces tendances sont aussi observables avec d’autres modèles emblématiques comme la Ferrari Testarossa ou la Lamborghini Countach LP 400.
Les « Youngtimers », étoiles montantes
Le segment des « Youngtimers », ces véhicules assez anciens pour obtenir la carte grise collection mais assez récents pour garantir un bon confort de conduite, connaît un succès grandissant. Les modèles des années 1980 et 1990, particulièrement, séduisent grâce à leur équipement et leur fiabilité. Certains spécimens, telle qu’une Peugeot 205 GTI avec un faible kilométrage, envisagent des prix de vente remarquables.
Anticipant la disparition progressive des moteurs à combustion, certains précurseurs investissent déjà dans des modèles proches de l’an 2000. Les voitures de compétition, par ailleurs, jouissent d’un marché vivace, stimulé par des événements sportifs historiques tel que le Mans Classic ou le Tour Auto, qui requièrent des automobiles ayant une histoire dans ces compétitions.
Stratégies d’investissement atypiques
Michel Floirat recommande également de s’intéresser à des modèles actuellement sous-estimés, ou de rechercher des voitures rares et des éditions limitées, ce qui peut s’avérer fructueux.
La taxation, un facteur non-négligeable
Il convient de noter que la fiscalité liée à la revente de voitures de collection est un aspect important à prendre en compte. Le vendeur peut choisir entre une taxe forfaitaire sur les objets de collection ou une imposition sur la plus-value. Ces choix fiscal varient en fonction de la durée de détention et de la documentation disponible concernant le véhicule.
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